À l’heure où la musique se consomme rapidement, parfois vidée de sens, Suntapes (alias Tomas Johan Kristian Vanderplaetse) prend le contre-pied avec « Travel Motion », un album instrumental qui soigne, apaise et invite au ralentissement.
Huit titres, huit escales sonores où le piano, toujours au cœur, se mêle à des textures analogiques, des instruments venus d’ailleurs, et une sensibilité rare. C’est un album-carte, un carnet de route de l’âme, où chaque morceau trace un itinéraire différent — tantôt contemplatif, tantôt mystique, toujours sincère.
✧ Overland
Une ouverture comme une promesse. Un paysage cinématographique et organique où piano Schimmel, synthétiseur analogique et basse traitée dessinent un souffle lent, presque cosmique. Déjà utilisée dans un teaser de documentaire, cette pièce installe le ton : sobre, élégant, profondément immersif.
✧ Motion
Une simple mélodie de piano ouvre le morceau, vite rejointe par une instrumentation délicate : flûte Mellotron, synthé Korg, basse Hofner. C’est un mouvement intérieur, une montée douce vers l’harmonie. Le voyage commence.
✧ Plaza
Mélancolie douce et apaisée. Comme le souvenir d’un lieu beau, si beau qu’il en devient presque douloureux. Piano classique, flûte, synthé et basse tissent un thème tranquille qui semble suspendu dans le temps.
✧ Varkala
Direction le sud de l’Inde. Sons de tanpura, harmonium, Thai pin et piano dialoguent dans une fusion apaisante. On y sent le soleil, la poussière chaude, mais aussi l’espace sacré. Une méditation sonore aux racines profondes.
✧ Galiano
Inspiré par les couchers de soleil sur Galiano Island, ce morceau est un tableau impressionniste. Synthé analogique, ruan chinois, thumb piano et un piano capté de très près composent une ambiance chill, presque liquide. On flotte.
✧ Fathom
Un thème répétitif, minimaliste, accompagne une plongée intérieure, comme un rituel lent dans les eaux profondes. Ce morceau évoque l’exploration sous-marine, avec une clarté paisible. Le calme en mouvement.
✧ Misterioso
Mystérieux, hypnotique, comme un rêve qu’on aurait oublié au réveil. Ce septième morceau bascule doucement l’album vers des territoires plus sombres. Une ambiance brumeuse, cérébrale, entre le beau et l’inquiétant.
✧ Cavern
Clôture de l’album comme on referme un livre qu’on n’oubliera pas. Une caverne, un abri, un repli où le piano devient souffle. L’écho d’un dernier mot, intime et profond.
Travel Motion, plus qu’un album : un espace
Chaque pièce est à la fois aboutie et ouverte, laissant place à l’interprétation. C’est une œuvre qui invite à ressentir, pas à comprendre. Elle fait du silence un partenaire, du temps un allié, et du piano un guérisseur.
Pour les amateurs de playlists néoclassiques, ambient, chill ou cinématiques : vous avez trouvé un nouveau refuge ! Entrez dedans :
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