Photo © Jeremy Halliot
Formé en 2020, 33 Dogs est un groupe qui se distingue avant tout par sa diversité sonore. À la croisée des chemins entre garage psychédélique, rock alternatif et touches de britpop, le sextet, qui n’est paradoxalement pas composé de 33 membres, tisse une musique décomplexée où se croisent influences psyché, post-punk et même folk, avec un sens du décalage caractéristique.
Leur nouveau projet, Sons of Sam, s’annonce comme une exploration audacieuse de cette pluralité sonore.
Au cœur de la formation, les 33 Dogs réinventent l’idée de la « meute » musicale : quatre chanteurs, chacun apportant une voix unique et une énergie propre, renforcent cette impression de diversité. Le groupe semble en perpétuelle quête d’une identité musicale insaisissable, à la fois rétive aux conventions et intensément humaine.
Si les bases du groupe reposent sur des sonorités proches de figures comme le Brian Jonestown Massacre ou les Dandy Warhols, la recette du groupe est plus complexe. Dans Sons of Sam, 33 Dogs fusionne habilement des influences garage (Black Rebel Motorcycle Club, Ty Segall) et des accents plus doux, voire éthérés, à la manière des Allah Las ou Mystic Braves. Mais loin de se contenter de recycler les codes du passé, le groupe invente son propre langage : le « Rog », contraction de « rock » et « dog », qui traduit la philosophie sonore du groupe, sauvage et débridée.
Le nouvel album présente des morceaux qui oscillent entre énergies brutales et moments de délicatesse, parfois dans un même titre.
Des compositions comme Rock’n’Alright déploient une tension palpable, un riff énergique et une batterie tranchante, tout en délivrant un regard ironique sur la masculinité toxique, à travers un personnage démesurément sûr de lui, paré d’un refrain à la fois grinçant et dansant. L’influence post-punk y est évidente, mais elle est distillée avec une subtile touche de décalage propre à la formation.
À l’opposé, Doc Giodary offre un instant de calme, un morceau qui frôle le psychédélisme et l’absurde, avec l’histoire d’un médecin fou délivrant des arrêts de travail à tout-va et prétendant posséder des pouvoirs surnaturels. Une ballade où l’influence des Red Hot Chili Peppers s’entrelace avec des éléments de folk, le tout enveloppé dans une aura de folie douce.
Safe’n’Sound, quant à lui, est un hommage manifeste aux Brian Jonestown Massacre. Entre guitares saturées aux accents seventies et rythmes langoureux, le morceau offre un contraste entre la douceur naïve des paroles – traitant de la sérénité d’un amour partagé – et la puissance sonore plus trépidante du refrain, rappelant l’énergie nerveuse de Black Rebel Motorcycle Club.
Les 33 Dogs ont déjà fait parler d’eux avec Laïka & The 33 Dogs (2021), un triple album autoproduit salué pour sa prise de risque, puis l’EP Dog-Y-Style en 2023, avant de revenir avec Sons of Sam, leur projet le plus abouti à ce jour.
En résumé, 33 Dogs ne se contente pas de suivre les sentiers battus. Leur approche hybride et audacieuse, alliée à une énergie brute et sincère, fait de Sons of Sam un album foisonnant et plein de promesses.
La meute est prête à rugir.
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