Indiechronique rencontre Caravãna Sun

Dans le monde musical d’aujourd’hui, certains artistes arrivent à se démarquer par leur capacité à fusionner émotions profondes et mélodies entraînantes. Caravãna Sun fait partie de ceux qui parviennent à transcender les genres et les influences pour créer une expérience musicale unique. Avec son dernier single, « Only The Night », il nous offre un morceau où la puissance des percussions et des arrangements vocaux génère une euphorie palpable, tout en abordant des thèmes plus profonds liés à la société et à l’expérience humaine.

Dans cette interview, nous avons eu l’opportunité de discuter avec eux, une conversation passionnante, à la croisée des émotions et des réflexions sur le rôle de la musique dans notre monde actuel :

À travers vos sons et vos percussions dans « Only The Night », on ressent une urgence qui se transforme en émotion motivante et joyeuse. Les arrangements et les mélodies vocales viennent renforcer cette dynamique. Pouvez-vous nous parler de votre processus créatif derrière ce single ?

C’est un excellent résumé de ce que l’on ressent ! Une grande partie de cette chanson consistait à capturer ce sentiment de joie et à le transformer en chanson. Au départ, on avait cette ligne de refrain, et lorsqu’elle était associée aux percussions et à la progression des accords, elle créait cette sensation euphorique indéniable. Un peu dans la lignée des grands tubes pop des années 80 auxquels nous avons tous grandi. À partir de là, on a simplement déconstruit la chanson pour que ce ressenti puisse être amplifié.

Vous abordez des thèmes profonds et parfois lourds, souvent liés à des problématiques sociales. Cela suggère que la musique peut avoir un pouvoir thérapeutique ou porteur d’espoir, tant pour l’artiste que pour l’auditeur. Qu’aimeriez-vous que le public retienne de votre musique ?

Essayer de comprendre et d’avancer de manière positive dans notre propre situation unique peut être accablant, même dans les meilleurs moments. Je dirais que cette chanson visait toujours à offrir un répit face à ce chaos. C’est une sorte de reconnaissance que les moments difficiles nous aident à prendre du recul pour apprécier les bons moments. Une dernière tentative pour accepter et embrasser ces périodes difficiles, afin de les laisser façonner qui nous sommes.

Votre musique semble imprégnée de la nostalgie des années 80. Pensez-vous que la musique était « meilleure » à cette époque ? Et quelle est votre vision de l’évolution de l’industrie musicale aujourd’hui, notamment avec l’émergence de l’intelligence artificielle ?

Je ne suis pas sûr que la musique était meilleure à cette époque. Les années 80 étaient peut-être l’une de mes périodes préférées en termes de composition musicale. Mais comme pour chaque époque, je n’aime pas trop comparer. La comparaison est le voleur de la joie. Je pense que ce sont des choses comme la comparaison qui essaient de nous sortir du moment présent et nous poussent à nous retrouver dans un espace de défaite, plutôt que de nous encourager à aller de l’avant et à tirer le meilleur de notre situation. En ce qui concerne l’IA, je suis tout à fait favorable. Comme pour tout, les humains vont forcément faire des erreurs au début. La lutte pour le pouvoir et la compréhension des nouvelles technologies est souvent maladroite. Mais au final, j’ai toujours trouvé une grande joie à embrasser ces grands mouvements de changement, surtout dans l’industrie musicale.

Bob Marley a dit un jour que la musique n’était pas simplement faite pour divertir, mais pour sensibiliser aux messages importants. Votre musique résonne fortement avec cette idée. Que pensez-vous de cette déclaration, et comment la voyez-vous reflétée dans votre travail ?

Oui, je suis totalement d’accord. Je pense que la musique est la chose la plus importante au monde. Et je crois aussi que la musique est la chose la moins importante au monde. Je crois que ces deux vérités peuvent coexister. Bien que la musique puisse parler profondément à l’âme, elle peut aussi n’être que le bourdonnement lointain d’un haut-parleur. Suffisant pour faire sauter notre pas. Je suis d’accord avec cette déclaration, mais je rajouterais que la musique est aussi simple et peut être faite pour n’importe quoi. La puissance de ces deux vérités ensemble rend la musique encore plus spéciale pour moi.

Comment abordez-vous la dimension live de votre musique ? Aurez-vous des concerts en France prochainement ?

Nous avons joué certains de nos concerts préférés en France au cours des cinq dernières années. Du Reggae Sun Ska à Bordeaux aux concerts alpins dans les Pyrénées. Nous poursuivons toujours cette quête de connexion plus profonde avec le public. Toute notre musique est écrite pour cela, et nous avons hâte de revenir en 2025 pour continuer à faire vivre cette flamme !

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