Dans les coulisses du projet « De Molière à Brassens » de Claude Lauri

Nous avons eu la chance de rencontrer Claude Lauri, qui nous a fait découvrir les coulisses du spectacle « De Molière à Brassens ». De la naissance du projet à son rayonnement : Claude Lauri raconte.

Comment est né le projet « De Molière à Brassens » et quelle a été votre inspiration pour créer cet hommage enchanté aux deux géants de la langue française ?

Depuis mon enfance, je suis fasciné par Molière et par tous les écrivains et poètes de la littérature Française.

Quand au lycée j’ai découvert les pièces de Molière et de Corneille et que grâce à ma prof de français Mademoiselle Auguste, nous les avons apprises et jouées, ce fût une révélation et un appel vers une vocation qui était née.

Déjà à cette époque, j’enviais le talent d’écriture de Molière

A travers sa biographie, je m’identifiais à son personnage, à son itinéraire à travers la commedia dell’Arte. Etant d’origine italienne, je savais les points communs qui me reliaient à Molière.

Par la suite, je découvrais Brassens grâce au recueil de partition et de textes que j’apprenais à chanter accompagné de ma guitare.

Lorsque j’écrivais mes textes de chansons, inconsciemment, j’exploitais mes connaissances acquises lors de mon analyse des textes de littérature.

Par un travail méticuleux concernant les textes de mes chansons, je m’y attelais comme un artisan (de la poésie), je n’avais de cesse d’aller à la perfection.

Mes premières créations consistaient à créer des notes de musique au démarrage que j’habillais avec un texte.

Mais rapidement, j’ai commencé par écrire le texte puis à l’habiller avec des notes.

Cela m’a permis d’avoir plus de latitude pour écrire mon poème, dont les sonorités et les allitérations ont été quelque fois musicales.

Le fait d’être multi instrumentiste : guitare, piano, batterie et percussion m’a permis d’affiner et d’entendre l’harmonisation de mes orchestrations avant de les poser sur la portée.

Au cours de mes récitals passés, j’ai toujours inclus des chansons de Brassens à mon répertoire, qui comprend à présent plus de 120 chansons originales, dont j’ai écrit les textes, les musiques et élaboré mes propres orchestrations. J’ai écrit et composé, il y a quelques années, une chanson intitulée « de Molière à Brassens » rendant hommage à de nombreux écrivains et poètes. En 2021 et 2022, à l’occasion des 400 ans de Molière et des 100 ans de Brassens, j’ai conçu le spectacle « de Molière à Brassens »

Celui-ci contient 11 de mes chansons et 4 chansons de Brassens. Interprètes : Claude Lauri et Zabelle.

Pouvez-vous nous parler de la façon dont vous harmonisez vos propres compositions avec les écrits intemporels de Molière et Brassens dans ce spectacle ? Quel est le processus créatif derrière la fusion de la musique et de la poésie ?

Un mini sketch, joué par les deux interprètes, favorise, souvent avec humour, la transition pour passer d’une chanson à l’autre.

En quoi ce spectacle diffère-t-il des autres hommages à Molière et Brassens que l’on peut trouver ? Qu’est-ce qui le rend unique et mémorable pour le public ?

Vous me posez une question à laquelle j’ai du mal à répondre, car je n’ai pas eu connaissance d’un spectacle qui unirait Molière et Brassens. Et à dire vrai, le temps me manque pour aller au spectacle. Nous connaissons par contre, les nombreux hommages rendus à Molière et ce depuis fort longtemps sur les planches de divers théâtres écoles etc. et dans différentes langues !

Et vous ne serez pas étonnés de savoir que Brassens a subjugué différentes générations ainsi que des stars de la chanson.

De nombreux chanteurs se sont produit pour interpréter des récitals complets du poète.

Pourquoi j’ai réuni ces deux géants dans un même spectacle ? La qualité de leurs textes, leur sens de l’humour, leur habileté à dépeindre avec une plume acérée les travers de l’être humain.

Il m’est apparu intéressant de confronter Molière, d’origine bourgeoise à Brassens l’anarchiste.

En quoi l’endroit de la Comédie Saint Michel ajoute-t-il à l’expérience du spectateur ?

L’ambiance et la taille de ce théâtre parisien au cœur du quartier latin, ainsi que la proximité de la scène avec le public assure une interaction chaleureuse.

Parlez-nous de l’importance de la démocratisation de la créativité et de la langue française dans « De Molière à Brassens ». Comment le spectacle dévoile-t-il les secrets de la langue française et invite-t-il le public à s’immerger dans cette célébration de la culture ?

Molière n’a pas besoin de preuve pour la richesse de ses textes, ne dit-on pas que nous parlons la langue de Molière ? Lorsque j’étais très jeune, j’ai beaucoup appris en analysant les textes de Brassens, non seulement sur le plan de la mise en forme poétique, mais plus simplement, j’ai découvert des mots que j’avais oublié ou que je ne connaissais pas. Au-delà du plaisir de chanter ses chansons, j’ai dû faire des recherches et je pense que cela a enrichi mon vocabulaire et que cela m’a stimulé pour la création de mes textes. J’espère que mes textes vont inciter le public à apprécier le soin que j’ai mis, quelque fois en changeant un mot après des semaines de travail et mon plus grand bonheur serait que ma chanson « De Molière à Brassens » soit chantée dans les écoles et lycées.

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